Trois éléments relatant le crash de Joseph Beuys en Lybie (juin 1942)
Ensemble de trois éléments : diorama (maquette et sable, 20x45x45cm), photographie (tirage numérique 15x15cm) et vidéo (6 minutes 30 secondes, couleur, muet).
Joseph Beuys a particulièrement fait commerce de ce qu’il nommait sa «mythologie personnelle»,en particulier lorsque son Stuka est abattu en Crimée en 1941. Toutefois si ce crash est bien réel, la suite de cet événement et ses conséquences apparaissent comme complètement fantasmées. Beuys raconte qu’il fut recueilli par un tribu nomade, réchauffé dans d’épaisses étoffes de feutre etc. Autant d’éléments qui donnèrent lieu à divers mediums utilisés par la suite dans son travail artistique, mais qui, selon les historiens de l’art s’avèrent complètement créés de toutes pièces (les preuves sont nombreuses : absence de tribu tatare aux environs du lieu du crash, rapports des services de secours de l’armée allemande, etc.). Partant du fait qu’une large part de sa vie est mythifiée, je me suis proposé de changer le postulat de départ (c’est-à-dire le crash) et d’imaginer ce qu’aurait pu être son oeuvre si Beuys s’était écrasé non pas en Crimée mais au sud de Tobrouk, en Lybie, où la Luftwaffe était présente en 1941.
Ce travail, que je mène depuis un moment maintenant, a revêtu diverses formes : relecture de son oeuvre sculptée en changeant les mediums que Beuys utilise habituellement (par exemple disparition de la graisse au profit du sable), extraits de catalogues, vision d’esprit de ce qu’aurait pu être sa filiation artistique, ou, comme ici divers éléments témoignants de ce «What-If», de cette uchronie.